Avant de quitter le Cameroun, le samedi 02 août 2014, pour prendre part au Sommet Etats-Unis/Afrique à Washington, le Chef de l’Etat a accordé une interview au Salon d’Honneur de l’aéroport international de Yaoundé-Nsimalen, dans laquelle il a donné des assurances sur la situation qui règne dans l’Extrême-Nord, marquée par des attaques des islamistes de la secte Boko Haram.
Monsieur le Président de la République, au moment où vous quitter le Cameroun pour prendre part au Sommet Etats-Unis/Afrique à Washington, les Camerounais sont inquiets après les dernières attaques de Boko Haram à Kolofata et dans d’autres localités de la région de l’Extrême-Nord. Quelles assurances pouvez-vous leur donner en ce moment précis ?
Bien je vous remercie.
Je m’en vais tout de suite prendre l’avion pour Washington. J’y vais à l’invitation du Président Obama, qui rassemble tous les Chefs d’Etat africains et lui-même, pour qu’on étudie ensemble les moyens de renforcer la coopération entre les USA et l’Afrique. Et à l’ordre du jour, il y aura certainement le problème de la sécurité en Afrique. Donc, ce voyage est vraiment important pour nous ; nous aurons l’occasion de continuer à affiner nos positions sur cette question majeure de sécurité en Afrique.
Vous avez fait allusion à la situation que connait l’Extrême-Nord de notre pays. C’est vrai, il vous souvient qu’il y a quelques semaines, nos forces ont marqué des points importants contre le Boko Haram. Mais c’est une lutte longue, on a affaire à un ennemi pervers, sans foi ni loi, qui attaque la nuit, qui égorge, et qui a évidemment fait des exactions à Kolofata et à Hile-Halifa.
Alors, ce que je peux dire, c’est que les camerounais doivent garder confiance. Le chef d’Etat-Major, je l’ai envoyé là-bas pour réorganiser notre dispositif ; j’ai envoyé des secours, des renforts en hommes et en matériels. Il n’est pas exclu, je ne peux pas en dire plus, nous avons renforcé notre potentiel et je crois que les jours à venir montreront que nos efforts pour organiser une riposte et une défense de notre territoire sont efficaces.
Permettez-moi d’ailleurs de saisir cette occasion pour consoler nos frères, nos compatriotes de l’Extrême-Nord qui ont subi les sévices, les deuils ; les assurer de la compassion et de la solidarité de toute la nation camerounaise. Nous ne les laisserons pas, au contraire nous allons continuer à les protéger et à combattre cet ennemi sans relâche. Je présente mes condoléances à ceux qui ont perdu un membre de leur famille ; j’ai déjà dit aux autorités administratives d’exprimer ces condoléances. Et à tous les camerounais, je demande de continuer à faire confiance au Gouvernement, aux Forces de l’ordre. Je salue également nos soldats dont certains sont tombés, qui ont fait montre de patriotisme, de bravoure. Je les encourage à aller de l’avant.
Pour tous les Camerounais, je dis ceci : Dans la vie d’une nation, il y a des moments difficiles. A ces moments-là, il faut faire preuve de courage, de solidarité et de patriotisme. Pour ce cas précis, je dis que le Cameroun a eu à traverser d’autres épreuves. On a eu à lutter contre ce même Nigeria pour Bakassi et avant, on a éradiqué les maquis (des mouvements révolutionnaires), on est venu à bout des villes mortes ; ce n’est pas le Boko Haram qui va dépasser le Cameroun. Nous continuons le combat et nous les vaincrons.
Mon voyage me permettra également de continuer la lutte au niveau international. Parce que c’est un mouvement terroriste international, il faut donc aussi le prendre à l’international. Nous y verrons le Président Goodluck, le Président Obama bien sûr, ceux du Niger et du Tchad pour asseoir ensemble une stratégie régionale.
Je vous remercie.